Quelques lignes de recherches actuelles
''Le générique est à la série ce que le plus petit commun multiple (PPCM) est à l’arithmétique : il se retrouvera constamment sur tous les épisodes et saisons, et visera à la compréhension de la loi des séries.
Un épisode d’une série télévisuelle, c’est un syntagme composé d’un ensemble d’éléments : générique de début et de fin, contenu de l’épisode, rappel des éléments narratifs, mentions de production, producteurs, musique.''
un générique de fin détaille la production, l'ensemble du personnel technique ainsi que la musique utilisée. Il est souvent composé d’un fond uni et sombre d’une typographie de couleur claire ; et la musique de la série est rejouée une seconde fois, et présente les mentions techniques et acteurs secondaires. Certaines séries créent des génériques de fin ad hoc en reprenant des images de l’épisode en les montant dans un diaporama-souvenir de l’épisode. D’autres jouent la paresse et jouent la musique de la série sur un plan fixe.
Il est à noter cependant que le générique de fin fluctue en fonction du casting ou de la production, alors que celui du début est invariant. Le générique de début est plus dynamique et plus court que celui de fin.
Par opposition, nous avons un générique de début, qui présente le plus souvent le(s) acteur(s) et précise le(s) personnage(s) principaux qu'il(s) incarne(nt). D’un format court (de deux secondes à une minute trente). Un générique présente le plus souvent les acteurs et précise les personnages qu'ils incarnent et détaille également la production ainsi que la musique utilisée. À la suite de ce générique, un ensemble de mentions de production sont intégrées, dans le début de l’épisode, leur conférant un statut mixte entre l’épisode et le générique. À noter qu’ici apparaîtront les variations du « générique » où les acteurs, ou réalisateurs invités seront cités.
Le générique de début a une valeur générale, par sa quasi-invariance, par sa reproduction du même, par sa non-prégnance sur l’épisode alors que celui de fin a une valeur restreinte cantonnée à l’épisode. Ainsi, le générique de fin constitue un discours sur l’épisode. Le générique de début constitue pour sa part à un discours sur la série.
Et voilà que nous décrivons des constantes et que malheureusement, les extra-terrestres ne sont pas toujours informés des règles édictées ici-bas. Le générique des envahisseurs fait figure d’O.V.N.I. : la voix d’un narrateur omniscient introduit les personnages principaux par sa voix, alors que nous le faisons par l’intermédiaire de mentions écrites. Cette excentricité du générique ira jusqu’à nous présenter les interprètes de l’épisode, mais sans leur rôle, et cette même voix énoncera aussi le nom de l’épisode. Ces incartades soulignant le rapport particulier extra/intradiégétique, un peu comme si l’on attirait l’attention du spectateur vers le genre qui relève de la fiction .
Toutes ces remarques préalables et délimitations pour démontrer des variations et des règles récurrentes.
deux courants nouveaux qui s’opposent
Nouvelles tendances
Observons deux nouvelles tendances du générique qui travaillent sur l’ancrage.
Le logo, nouvelle tendance
Alors qu’un générique dure environ de trente à quatre-vingt-dix secondes, les séries comme Lost, Grey’s anatomy ou Heroes révèlent une tendance symptomatique : une mini-séquence qui se situe plus du côté du logo animé avec une virgule sonore que d’un générique « classique ». Économie de temps d’antenne ou véritable stratégie de production de générique ? Effet de genre ? Tendance ? Cet aspect a deux raisons dans le processus de communication : émetteur et destinataire. Dans un contexte de consommation exacerbée des séries : fans de série, programmation régulière des épisodes, téléchargement, DVD…, cette économie d’image trouve une raison de l’émetteur (producteur de la série et chaîne) trouvent une économie de temps d’antenne et de production, et pour le récepteur "Nous sommes devant la série, et en un mot, allons à l’essentiel, ne zappons pas !"
Cela remanie le « genre générique », en s’affranchissant des conventions, mais cela remanie surtout sa fonction et l’identité de la série. L’identité visuelle et sonore se condense dans cette mini-séquence de trois secondes, mais surtout elle se déporte vers l’épisode, lui laissant le soin d’assurer cette fonction. Ce qui sous-entend que ce report d’identité visuelle vers l’épisode que la série possède une identité assez forte pour qu’elle puisse s'émanciper de son générique. Est-ce à dire que l’on suppose que le spectateur reconnaît la série ? Pour aller plus avant avec cette idée, cette mini-séquence est à rapprocher d’une part vers le carton, genre plus ancien, utilisé dans le cinéma muet, qui permet la fonction d’ancrage et d’autre part vers le logo.
Dans le cas présent, cette mini-séquence assure une fonction de signature plus que d’introduction ou de description de la série. Autre effet sur l’identité visuelle, la série et l’épisode possède une identité assez forte pour se passer d’un générique classique. Cette
Cette identité est supportée par la grille (heure de diffusion) dans le cas d’une diffusion télé, la musique, le(s) décor(s), et les possibles narratifs de la série.
Le double générique
Parallèlement à cette effacement du générique, d’autres séries en créé un double, et c’est encore une série qui met en scène des extra-terrestres. Ainsi, Les 4400 dédoublent et rallongent leur générique. Le premier met en scène les héros et leur quête de reconnaissance par l’humanité, le deuxième, la plasticité du temps, de l’espace et l’absence ; ces deux parties ne sont en rien liées sauf sur un seul point de d’opposition de catégorie : présence vs. absence.
Une autre tendance consiste à insérer une voix, une séquence, un appel dans le générique : dans True calling, nous pouvons entendre « Aide-moi », traduction de « somebody help me ». Dans Les 4400, l’ambassadeur-gourou des 4400 rappelle une phrase : « Nous ne somme pas une menace, nous sommes le salut, le monde devra tenir compte de nous», ou bien encore dans Dead Zone, le héros Johnny Smith clôture le générique sur « Vous devriez-voir ce que je vois ».